Inflammation et immunologie dans les pathologies de la rétine
Notre équipe étudie les mécanismes inflammatoires qui conduisent à la dégénérescence neuronale et au remodelage vasculaire dans la dégénérescence maculaire liée à l'âge, la rétinopathie diabétique et l'uvéite non infectieuse.
Présentation
La rétine est considérée comme "un privilège immun", ce qui signifie que les réponses immunitaires innées et adaptatives sont atténuées ou supprimées, probablement car la rétine est particulièrement vulnérable aux dommages collatéraux des réponses inflammatoires en raison de ses capacités de régénération très limitées et mettant en danger la vision de l'individu. Néanmoins, ce privilège immunitaire est relatif et dans des maladies telles que la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) et la rétinopathie diabétique (RD), nous observons une accumulation prolongée de phagocytes mononucléés (MPs) pathogènes, une sur-activation du système immunitaire inné qui est observée dans le diabète et dans de nombreuses maladies liées à l'âge. Plus sévèrement, dans l'uvéite auto-immune non infectieuse (UNI), les dommages tissulaires sont associés à la présence de cellules T auto-réactives contre les antigènes rétiniens, avec une infiltration secondaire de MPs pro-inflammatoires qui sont largement responsables de la destruction tissulaire qui caractérise cette pathologie.
DMLA et inflammation (Florian Sennlaub)
Des données récentes suggèrent une implication de médiateurs inflammatoires dans la DMLA. Nous avons concentré notre intérêt sur le rôle des cellules microgliales (MC) et des phagocytes mononucléés (PM) dans cet état. Nos données indiquent que :
- MC / MP s'accumulent dans les zones touchées de la macula dans la DMLA humaine;
- MC / MP accumulés conduisent à la formation de Drusen, de dégénérescence rétinienne et exacerbe la néovascularisation de façon similaire à celle rencontrée dans la DMLA. Nos données suggèrent un rôle important de l'accumulation de MC et MP sous-rétiniens dans le développement de la DMLA. Inhiber l'inflammation sous-rétinien dans la DMLA est donc une piste prometteuse pour développer de nouvelles thérapies efficaces.
Rétinopathie diabétique (RD) et Inflammation (Xavier Guillonneau)
La RD touche plus de 60 % des personnes atteintes de diabète de type 2. La RD non proliférative (RDNP), le 1er stade de la RD, est caractérisée par une inflammation rétinienne, la dégénérescence progressive des capillaires rétiniens, une rupture de la barrière hémato-rétinienne et l’extravasation de contenu plasmatique dans la rétine. La RDNP peut être suivie d’une néovascularisation pathologique et une dégénérescence neuronale accrue. La dyslipidémie est un des facteurs de risque de la RD indépendamment de l’hyperglycémie. Nous analysons les conséquences de l’extravasion dans la rétine des lipides plasmatiques sur les phagocytes mononucléés (PM) et les cellules gliales. Nos objectifs sont (i) Caractériser ainsi les mécanismes moléculaires liant l’activation des PMs et de la glie par les lipides au remodelage vasculaire, (ii) Identifier les lipides plasmatiques spécifiques des patients atteints de RD et (iii) Développer des thérapies innovantes pour inhiber l’activation des PM et de la glie induite par les lipides pathogènes.
L'uvéite non infectieuse (Cécile Delarasse)
L'uvéite non infectieuse est une pathologie inflammatoire de l'œil qui touche l'uvée (uvéite antérieure et intermédiaire) mais aussi la rétine (uvéite postérieure). Les systèmes immunitaires innés et adaptatifs sont impliqués dans les processus pathologiques. Nos objectifs sont 1) d'identifier et de valider de nouvelles cibles thérapeutiques en utilisant des modèles animaux d'uvéite auto-immune, 2) de comprendre les mécanismes spécifiques de recrutement et d'activation de la microglie (MC) et des phagocytes mononucléés (PM) dans la rétine au cours de l'uvéite, et 3) de caractériser la réponse immunitaire dans une étude de cohorte prospective de patients atteints d'uvéite non infectieuse.
Domaines de recherche
- Déterminer l'état inflammatoire des cellules immunitaires dans des cohortes de patients atteints de DMLA, de RD et d’uvéite.
- Développer des modèles de DMLA basés sur les conséquences des facteurs de risque génétiques et des données cliniques.
- Déterminer comment la voie anti-inflammatoire cholinergique et le réflexe inflammatoire contrôlent la mobilisation et la fonction des phagocytes dans l'inflammation rétinienne.
- Étudier comment les signaux plasmatiques systémiques déterminent la polarisation de la macroglie.
- Déterminer les similitudes et les différences dans la polarisation des MP et de la microglie dans la RD, la DMLA et l’uvéite en utilisant l'immunophénotypage profond.
Les membres de l'équipe
Publications scientifiques
Vous trouverez ci-dessous les dernières publications scientifiques dans le domaine : Inflammation et immunologie dans les pathologies de la rétine.