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Recherche / 5 septembre 2023

Découverte de macrophages impliqués dans la dégénérescence microvasculaire

La rétinopathie diabétique (RD) est une complication fréquente du diabète de type 2 et l'une des principales causes de cécité de l’adulte. La maladie se caractérise dans sa phase précoce par une perte des microvaisseaux rétiniens et des micro-hémorragies pour lesquelles aucun traitement n'est disponible. 


Avec le temps, ces changements peuvent entraîner une forme proliférative (croissance anormale de nouveaux vaisseaux sanguins) de la maladie qui conduit à une perte rapide de l'acuité visuelle si elle n'est pas prise en charge. La présence de macrophages activés au contact des vaisseaux dans la rétine et de cytokines inflammatoires dans les fluides oculaires des patients dénotent une neuro-inflammation soutenue dès les phases précoces de la maladie. Cependant les mécanismes qui relient la neuro-inflammation à l'hyperglycémie et surtout à la dyslipidémie caractéristique des patients atteints de RD restent encore méconnus.

Dans un numéro récent de Journal of Clinical Investigation, le groupe de Xavier Guillonneau dans l'équipe de Florian Sennlaub, en collaboration avec l'hôpital Lariboisière et la fondation ophtalmologique Conde de Valenciana de Mexico, a analysé des échantillons de plasma et de tissus rétiniens de patients atteints de diabète de type 2 afin étudier le rôle des macrophages dans la progression de la maladie.

Ces travaux, soutenus par l’UNADEV, démontrent pour la première fois que des macrophages, qui présentent une surcharge lipidique associée à la protéine Perilipin-2, s’accumulent dans les régions de la rétine présentant des micro-hémorragies caractéristiques de la RD. L’équipe démontre que les lipides présents dans la circulation sanguine, et dans une moindre mesure le glucose, favorisent cette différenciation en macrophages pathogènes exprimant la perilipin-2 et qui ont une activité délétère sur les vaisseaux. Le groupe a montre également que l'inhibition pharmacologique des voies impliquées dans ce processus réduit la réponse inflammatoire et la dégénérescence des micro-vaisseaux.

Ces travaux originaux mettent en évidence un nouveau mécanisme pathologique du diabète indépendant du glucose. Cette découverte majeure pourrait avoir des implications thérapeutiques très prometteuses pour le traitement des phases précoces de la RD.